mercredi 19 mars 2003

L'école québécoise


Même si on y parle français, les coutumes y sont toutefois nord-américaines ; ce qui peut s’avérer déroutant pour un Européen qui débarque…


Tout d’abord, au Québec, on ne s’adresse pas aux « élèves », encore moins aux « camarades » (ce terme semble d’ailleurs revêtir une consonance très « communiste » chez nos cousins d’outre-Atlantique), mais aux « amis » : « Bonjour les amis, avez-vous fait vos devoirs ? » Au début, ça fait un peu “ pays enchanté ” où on est tous des amis… D’ailleurs, l’ambiance est très conviviale à l’école, voire même familiale, puisque tout le monde se tutoie, élèves, enseignants, directeurs et parents. De quoi déboussoler les habitués du vouvoiement ! Ainsi, à la fin de la récrée, on n’appelle pas « les élèves de Mme Trucmuche » à se mettre en rang, mais « les amis de Marie-Adèle à faire la ligne ».

Ensuite, les requêtes ne sont pas tout à fait les mêmes que sur le vieux continent : « Tu peux-tu attacher mes lacets ? », « Tu peux-tu m’aider ? »… Voire : « On peut-tu recommencer ? », « Je peux-tu jouer avec toi ? » ou encore « Ça s’peut-tu ? » et même « tu m’aimes-tu ? » (comme dans la chanson de Richard Desjardins... Oupelaye ! Comment ne pas tomber littéralement sous le charme ?) De plus, ne dîtes jamais à un enfant québécois : « Enfile ton pull, mets tes chaussettes et tes baskets, prends ton bonnet et ton cache-nez et ferme ton anorak ». Il vous regardera avec les yeux écarquillés. Il faut lui dire : « Enfile ton chandail, mets tes bas et tes espadrilles, prends ta tuque et ton cache-cou et ferme ton manteau ». À part ça, avec leur accent, j’ai toujours l’impression que les enfants québécois vont réciter l’alphabet de « O à Z »…

En ce qui concerne le régime alimentaire des enfants, l’augmentation des allergies sévit dans les écoles. Je n’ai pas encore vu de cantine. Chaque enfant arrive le matin avec sa « boîte à lunch ». On dirait des petits ouvriers qui amènent leur gamelle sur le chantier ! Certaines écoles ont même installé de grands panneaux d’interdiction rouges avec les photos des enfants allergiques et les aliments qui ne doivent pas franchir la porte de la classe. C’est assez terrorisant : tu vérifies qu’aucune arachide ne traîne dans tes poches, que tu n’aies pas de sauce tomate, ni moutarde dans ton tuperware et que ton muffin n’est pas cuisiné à base d’œufs de poule… Ça ne rigole pas ! Après, faut veiller à l’heure du lunch de ne pas mettre l’allergique à la tomate à côté de celui qui mange une pizza…

Enfin, le 13 février, c’était la fête des professeurs. À cette occasion, les parents d’élèves cuisinent des gâteaux, les enfants offrent des dessins, des bonbons et font des déclarations d’amour à leurs enseignants. Le lendemain, le 14 février, les enfants s’habillent en rouge, s’ornementent de petits cœurs et ont tendance à dire « je t’aime » à toute la galerie ! Tu fonds quand ça t’arrive mais bien vite, c’est la désillusion quand ils s’adressent à ton collègue avec les mêmes mots… "L’amour est sans pitié !"… (comme le chante Jean Leloup)
Au pied du Mont-Royal...

En guise d’épilogue, je terminerai sur les héros des enfants. En ce moment, Winnie l’ourson a la côte, de même que Caillou et Harry Potter. Mais bien entendu, celui qui gagne tous les records cette année, c’est Spiderman : il est sur les « espadrilles », les sacs à dos, les chandails et les tuques. Mais attention : ici on prononce les noms « à l’américaine »… Ça donne donc quelque chose comme : « Spaïd’mèn ». Sauf que moi, j’ai eu le malheur d’essayer d’expliquer à des enfants de 4 ans qu’en France, on disait : « Spideurmane »… La honte de ma vie quand ils m’ont tous répliqué en chœur, style « ma pauvre, t’as vraiment capté que dalle à la vie, faut tout t’apprendre » : « Beh non, en français, on dit “ L’Homme araignée ” ! »… Ben voyons don’, maudit qu’ça pas d’bon sens, j’vous l’dis en tabarouète !

mardi 4 mars 2003

Les meilleures poutines de Montréal

J’ai découvert que la poutine pouvait s’avérer appétissante...

Certes ce n’est pas une saveur gastronomique des plus raffinées, cependant la poutine possède quelques vertus. Tout d’abord, « ça cale bien » et c’est le repas idéal à avaler sur le pouce lorsqu’on n’a pas trop le temps et qu’on a besoin d’énergie. Ça coûte pas cher et c’est nourrissant : pommes de terre et fromage en grains. Ensuite, la poutine fait de la résistance à l’empire américaniste en offrant une alternative aux fast food. D’ailleurs, les Mac Do québécois ont adopté la poutine parmi les Big Mac et autres Mac Nuggets. Enfin, la poutine s’adapte parfaitement aux atmosphères conviviales des soirées entre amis. Les « poutines parties » sont en effet toujours une bonne occasion de se réunir autour d’une table, notamment pour « initier » un Français fraîchement débarqué à l’art de la poutine et « jaser entre chums ».
La poutine galvaude
L’originalité de la poutine consiste à recouvrir les pommes de terre de grains de fromage. Le fromage fond sur les patates chaudes : un petit régal ! Ce plat populaire peut être délicieux lorsque les patates sont maison, bien cuites et le fromage en grain goûteux et frais. Évitez donc les poutines du McDo (même au Québec) ou celles des chaînes telles que Valentine, PFK et autres Belles Provinces, pour leur préférer les restaurants traditionnels.

L'intrigante « sauce brune »...
La particularité étrange de la poutine réside dans sa mystérieuse et légendaire « sauce brune » qui recouvre le tout… Malgré une recherche pointue, personne ne semble pouvoir indiquer sa composition exacte. Certains parlent vaguement de jus de viande, d’autres de sauce barbecue. Peut-être vaut-il mieux ne pas savoir ? Sachez, en tout cas, que toutes les poutines, exceptées les italiennes, sont arrosées de cette mythique sauce brune.
Poutine classique
Dis-moi quelle poutine tu manges et je te dirai qui tu es…
De nombreux restaurants l’ont ainsi intégrée dans leur carte, l’accommodant, selon leur spécialité culinaire, d’une sauce tomate à la viande pour les Italiens (la poutine italienne), d’une sauce aux champignons pour le restaurant Élégant sur Beaubien (la poutine élégante) ou encore la fameuse « Poutine à Vladimir » des restaurants Frite alors ! Une grande variété de poutines existe désormais : avec saucisse, accompagnée de bœuf haché et oignons frits, au blanc de poulet, au bacon, aux champignons, ou parsemé de légumes (la poutine végétarienne). J’avoue avoir un faible pour la « Galvaude » accompagnée de petits pois et de poulet. Les poutines s’internationalisent au gré des restaurateurs. On peut ainsi déguster la poutine Mexicaine (frites épicées, sauce à la viande épicée), la poutine Oktoberfest (saucisse allemande) ou encore la poutine Cajun (frites épicées) et la poutine européenne (saucisses fumées à l’européenne)…
Une poutine "élégante"...

La Banquise
994 Rachel Est (près du Parc Lafontaine, entre Sherbrooke et Mont-Royal) 514 525-2415
http://www.restolabanquise.com/

Hamburgers et poutines servis toute la journée et toute la nuit ! En effet, ce casse-croûte incontournable du circuit nocturne après bar est ouvert 24h/24 ! On y mange à toute heure et pour pas cher. La spécialité de la maison : la poutine. Différentes espèces : de la classique à l’italienne en passant par la végé, la pizza, la Elvis, la chouxxx, la 3 viandes et la Olé Olé… Curiosités rares en matière de poutine : la poutine Kamikaze (avec merguez, piments forts et tabasco), la poutine Danse (dinde, oignon, bacon et sauce aux poivres) et même – exceptionnel ! – la poutine hawaïenne (avec jambon et ananas !!!)… Bref, des poutines qui font rêver !
Maam’ Bolduc
4351, avenue de Lorimier (angle Marie-Anne – Métro Mont-Royal) 514 527-3884
Outre son pâté chinois, son ragout boulettes, ses petits-déjeuners, ses bières et ses burgers maison, La Bolduc propose une grande palette de poutines : la Galvaude (petits pois et poulet), la Dingue, la Costaude (bacon et oignons) et même la poutine Bourguignonne (arrosée de pinard, truffée d’ail et parsemée de bœuf bourguignon !!!)
Jojo
6507, Papineau (coin Beaubien – Métro Beaubien) 514 722-6666 ou 722-6611
Jojo offre 28 choix de poutines dont la poutine « spéciale Jojo » : pepperoni, bacon, viande fumée, oignons frits, champignons (âmes sensibles s’abstenir !). L’avantage de Jojo, c’est qu’il livre ! Son slogan : « On utilise seulement des ingrédients de première qualité ! » Attention, vous avez le choix entre deux formats : moyen ou grand. Ne vous risquez pas à prendre la grande poutine car rares sont ceux qui parviennent à terminer la portion médium ! Un classique : la poutine smoked meat…
À quand la poutine dessert ?
… Avec des pommes tranchées recouvertes de fromage cottage et de sauce brune (au chocolat) !…