dimanche 4 novembre 2001

Au royaume des beans...

Outre la poutine (plat québécois constitué de frites recouvertes de fromage en grain fondu et de sauce), comment passer 15 jours au Québec sans goûter ses délicieuses fèves au lard ?

La Binerie du Mont-Royal à Montréal
367 Mont-Royal Est, coin St-Denis - Métro Mont-Royal (514) 285-9078

Fondé en 1940 à Montréal, ce resto a été intronisé par Yves Beauchemin dans son roman Le Matou. L’étymologie du terme « Binerie » provient du mot anglais « bean », soit le flageolet. C’est un lieu où l’on sert des haricots. La spécialité de la maison sont donc les fameuses fèves au lard.

Ici, on vous propose une cuisine typiquement québécoise et « maison ». La particularité de la Binerie réside dans sa simplicité. Salle modeste et prix modéré. Pour une somme défiant toute concurrence, on mange une formule composée d’une soupe aux pois, d’un plat, d’un dessert et d’un breuvage. On y trouve également de la tourtière, du ragoût aux boulettes, du bœuf aux légumes, des fèves au lard, ainsi que des tartes au sucre et le fameux pouding chômeur (génoise baignant dans du sirop d’érable). Les plats sont copieux et consistants, tel le pâté chinois (espèce de hachis Parmentier avec des grains de « blé d’Inde » – du maïs – destiné, à l’époque, aux ouvriers chinois employés pour la construction de la ligne de chemin de fer). Bref, "ça nourrit son homme" comme on dit...


On y déjeune sur le comptoir et on discute avec les travailleurs du quartier, mais aussi des étudiants, des chauffeurs de taxi, des employés en cravate et quelques touristes (la Binerie figure dans tous les guides de Montréal). Les serveurs portent des polos beiges et des tabliers verts très « kétaines » à l’effigie de la Binerie (en vente à la caisse !). Sur les murs de la salle, sont affichés les articles parus dans la presse à propos du restaurant ainsi que les photographies des prestigieuses personnalités qui sont venues s’y restaurer (Serge Lama, Alain Souchon et d’illustres joueurs de hockey, dont Maurice Richard, entre autres).

Et bien saoulés au caribou
À la Molson et au gros gin
Y s’extasient sur nos ragoûts
D’pattes de cochon et nos plats d’binnes
Vu qu’on n’a pas d’fromage qui pue
Y s’accommodent d’un vieux cheddar
Et y se plaignent pas trop non plus
De notre petit café bâtard

 « Les maudits Français », Lynda Lemay, Du coq à l’âme, 2000.

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