Film écrit et réalisé
en 2000 par Philippe Falardeau
(prix du meilleur premier film canadien au Toronto international film festival)
(prix du meilleur premier film canadien au Toronto international film festival)
C’est l’histoire de deux colocataires...
Le premier fait
du théâtre engagé et social (sa grande question est de savoir si c’est
« politique » de faire du social, mais comme « tout est dans
tout », il aura tendance à vous répondre que « tout est
politique »), le second est ingénieur en mécanique (et non mécanicien,
donc ne lui demandez pas de vous réparer votre tracteur, il pourra simplement
vous dessiner le moteur en trois dimensions pour vous expliquer comment
fonctionne la turbine et vous ne serez pas plus avancé).
Le film débute lorsque Christophe, l’ingénieur, démissionne et se retrouve, à 30 ans, au chômage. Stéphane, son coloc, décide alors de filmer sa recherche d’emploi à la façon d’un documentaire amateur. Un road movie s’engage alors à travers les couloirs de l’ANPE québécoise et les entretiens d’embauche s’enchaînent caméra à l’épaule. Jeune et diplômé, Christophe ne s’affole pas et taquine volontiers son ami Philippe, ingénieur dans une usine de serviettes hygiéniques et fier de son métier car il fabrique des objets « périodiquement nécessaires ». La caméra suit ainsi, à la manière des reportages diffusés dans l’émission Strip-tease, Paul Ahmarani (Christophe) dans ses discours et pérégrinations. L’acteur s’adresse et se confie à la caméra, tout comme l’acteur belge Benoît Poelvoorde dans le film culte C’est arrivé près de chez vous, à une différence près toutefois : le tueur est remplacé par un chômeur…
Cependant, la période de chômage s’étale et la moitié gauche du frigo attribuée à Christophe se vide peu à peu… Là, on lui explique alors « la courbe psychosociale du chômeur » : ça commence toujours par un effondrement relatif au choc de la perte d’emploi, suivi d’un pic et d’une période rose dus à l’euphorie du changement, et enfin une chute, plus ou moins longue, qui correspond d’abord à la désorientation, puis au découragement, mais faut pas se laisser aller, hein ? On va remonter la pente.
Crédits photos : Anne Massot